[Appel à contribution] Diriger les grandes entreprises aujourd’hui ?

La revue scientifique Sociologies Pratiques vous propose un appel à contribution pour son numéro 47 qui paraîtra à l’automne 2023.

Ce numéro sera consacré aux dirigeants des grandes entreprises.
Il est coordonné par François-Xavier Dudouet, Grégory Lévis et Danielle Cerland-Kamelgarn.

Si les grandes entreprises participent de plus en plus à diriger le monde, qui dirige les grandes entreprises ?

Dans ce numéro, nous souhaiterions prolonger les réflexions existantes notamment autour de points qui ne nous semblent pas avoir été suffisamment travaillés depuis plus d’un siècle sur les dirigeants des grandes entreprises, et qui pourraient justement faire l’objet d’investigations supplémentaires.

Nous proposons pour cela 4 axes à explorer :

  1. Les pratiques dirigeantes aujourd’hui – quelle sociologie du travail des dirigeants des grandes entreprises ?
    Nous proposons, comme le suggère Michel Villette (2010), de porter une attention renouvelée aux pratiques dirigeantes contemporaines. Peut-on faire une sociologie du travail des dirigeants ? On pourra par exemple s’intéresser aux questions suivantes : comment dirige-t-on concrètement une grande entreprise ? Qui participe à la direction ? Comment et qui compose un conseil d’administration ou un comité exécutif ? Comment s’opère la séparation entre actionnaires et dirigeants ? Quels sont les rapports des dirigeants à l’entreprise et à leur propre travail, à celui des salariés ? Comment s’organise la semaine d’un P-DG ou d’un haut manager ? Quelle est la part des déplacements, notamment transnationaux ? Leur rapport au « télétravail » ? Comment se prennent les décisions, se montent des opérations et des choix d’investissements ? Quelles sont leurs relations avec les syndicats, les États, les institutions internationales ?

  2. La construction de la réflexion des dirigeants et leur rapport aux conseils
    Qu’est-ce qui vient soutenir ou équiper la pratique des dirigeants ? Par qui sont-ils conseillés ? Comment et où se forment-ils au cours de leur carrière ? En quoi leurs expériences professionnelles et leurs parcours de carrière contribuent-ils à forger leurs compétences et leurs logiques d’action ? Quelle est la place dans leur réflexion de la culture scientifique et des apports du monde académique ? Notamment, comment les sciences sociales sont-elles ou non mobilisées dans leur réflexion et leur pratique ?

  3. Le rapport des dirigeants aux enjeux du XXIème siècle
    Ce point nous parait essentiel pour saisir les évolutions récentes des grandes entreprises : quel rapport ont leurs dirigeants avec les enjeux émergents en ce début de XXIème siècle ? Comment ces enjeux (écologiques, sociétaux, numériques, économiques, géopolitiques etc.) arrivent-ils au cœur des états-majors et de la communication institutionnelle des firmes ? La prise en compte de ces enjeux relève-t-elle d’un simple affichage ou de questionnement plus stratégique des dirigeants ?N’assiste-t-on pas au développement de nouvelles priorités qui viendraient modifier les rapports de force internes et la manière de diriger les grandes entreprises ?

  4. Convergences et divergences de trajectoire des dirigeants des grandes entreprises
    Au-delà des typologies de carrière, souvent établies sur une base nationale, il nous semble intéressant de s’interroger sur les facteurs d’homogénéisation ou au contraire de singularité des trajectoires des hauts dirigeants. De quelle manière les mobilités professionnelle ou géographique affectent-elles leur carrière ? Le genre, les origines sociales, les formations initiales et les nationalités ont-ils un impact sur la construction de ces carrières ? Y a-t-il des étapes indispensables, des invariants qui se dégagent dans leur trajectoire ? Comment gèrent-ils les échecs éventuels et les bifurcations de trajectoire ?

Afin de bien saisir la dimension de plus en plus transnationale des grandes entreprises, nous souhaiterions encourager par ce numéro de Sociologies Pratiques des contributions et coopérations internationales sur ces sujets, notamment des contributions dans d’autres langues que le français.

Les contributions de praticiens et de professionnels sont également attendues ! L’APSE propose son appui à l’écriture pour les personnes qui n’ont pas l’habitude de l’écriture des articles scientifiques, pour valoriser des pratiques et des analyses de terrain.

Propositions attendues pour le 9 septembre 2022. (voir le détail dans l’appel complet ci-dessous)