Congrès AISLF 2016 – jour #1

Voilà, c’est parti, le congrès commence !

Déjà, l’aventure débute dans le métro, direction la station Université-de-Montréal (cherchez sur la ligne bleue !).


Pour cette première journée, nous sommes accueillis par l’Université de Montréal qui a vraiment fait les choses très bien pour nous recevoir.
Organisation impeccable (ça nous donne des idées pour les prochains colloques de l’APSE !).

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Et une très belle salle (climatisée !!) dans l’immense bâtiment Art Déco pour les séances plénières.

Tiens, nous retrouvons Martine qui a également fait le déplacement …

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Martine Leguennec et Greg Lévis pour la session inaugurale du congrès 2016 de l’AISLF à Montréal

Belle introduction au congrès par Didier Vrancken (président de l’AISLF), Guy Breton (recteur de l’Université de Montréal), Robert Proulx (recteur de l’UQAM), Marc-Henry Soulet (vice-président de l’AISLF) et Hélène David (ministre de l’enseignement supérieur au Québec).

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« une société en transition a besoin de repères, le rôle des sciences humaines et sociales, et en particulier la sociologie, est primordial dans ce contexte »

« une langue c’est une manière de penser (…), réfléchir en français est précieux pour réfléchir globalement »

« un siècle après les débuts de la sociologie, les cadres ne sont plus du tout les mêmes (…) il faut réfléchir au présent et à l’avenir de cette discipline. (…) Comment la sociologie peut-elle se renouveler pour faire face aux nouveaux enjeux de la société ? »

Puis première plénière du congrès : La sociologie en perspective

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Durkheim est dans la place !

Marcel Fournier, professeur de sociologie à l’Université de Montréal, retrace 100 ans de sociologie, entre universalisme et relativisme. Avec un retour aux pères fondateurs de la « tradition française », dont Durkheim et Marcel Mauss.

La sociologie comme science a une prétention à l’universalisme mais, moins que tout autre discipline, elle n’échappe, en raison de son objet, au poids des déterminations socio-culturelles.

« une discipline scientifique a-t-elle une identité linguistique ? »

« le savant a une patrie, la science, elle, n’a pas de patrie ! » (Mauss).

Jules Duchastel,  professeur de sociologie à l’UQAM, nous a ensuite emmené dans une passionnante réflexion sur les rapports entre société et sociologie, et la notion de « pluversalisme » (pluralisme universel) : faut-il abandonner aujourd’hui  tout projet de théorisation globale du social ? faut-il aller davantage vers des cadres d’interprétation construits localement par les acteurs et s’intéresser de plus près encore à la question des représentations ? faut-il mixer les méthodes entre positivisme radical et constructionnisme radical ?

Après la pause déjeuner – où l’on découvre que le mot cabaret en québecois désigne… un plateau pour transporter son repas… retour pour la seconde plénière de la journée, autour d’une table-ronde exclusivement féminine (et ça fait du bien !)

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  • Eva Illouz sur les émotions en sociologie et la question des « inégalités émotionnelles »
  • Margaret Maruani sur la sociologie à l’épreuve du genre ; Peut-on penser les mouvements de nos sociétés sans intégrer les logiques de genre ? Sa réflexion  s’appuie sur trois thèmes où se rencontrent questions sociales et problèmes de recherche : la croissance de la population active au XXe siècle, les inégalités face à la retraite et la question de la pauvreté laborieuse.
  • Marguerite Mendell, économiste, sur la complexité de la réalité sociale et la nécessité de penser une transdisciplinarité, une autre manière de comprendre le monde pour faire émerger « une meilleure science », une approche hybride qui reconnaitrait le « savoir tacite » des acteurs sociaux (« il faut documenter les initiatives par le bas ») et la co-définition/co-résolution de problèmes entre science et société, en autorisant les liens imprévus.

A la fin de cette première journée – déjà dense – quelques réflexions nous viennent, nous les partageons ici avec vous :

« La science n’est pas étrangère à la société qu’elle observe, elle a besoin de
regarder dans le microscope et dans le miroir ».

C’est par ces mots que Guy Breton, Recteur de l’Université de Montréal, nous a invités dans son allocution d’ouverture à vivre ce congrès dans son caractère réflexif, centré sur la sociologie elle-même.

Didier Vrancken, Président -malicieux et talentueux- de l’AISLF a lui évoqué qu’il y a pour la sociologie « un monde à saisir mais aussi un monde à écouter », dans une séquence – ce congrès – dont il dit qu’elle est « une séquence de don contre-don » entre sociologie et société.

Sociologie et société pour lesquelles Jules Duchastel –professeur de sociologie à l’UQAM- parle de convergence entre nouvelles approches, pour la première, vers la pratique et vers la complexité, et nouvelles citoyennetés, pour la seconde, avec un déplacement du caractère purement national des citoyennetés vers des espaces civiques, des lieux transverses.

« Sociologie et société », c’est peut-être Marguerite Mendell, économiste, qui a donné à voir l’ampleur du défi lorsque parlant de la trans-disciplinarité elle a exprimé que « la voix de la société est une science en elle-même, en construction ».

Une interrogation nous est venue : une nouvelle discipline est-elle en gestation, déjà au-delà de la transdisciplinarité ? Si oui, quelle peut-elle être ? Que nous apprend l’histoire des trajectoires de vie des disciplines scientifiques à ce sujet ?

Affaire à suivre !


Rendez-vous demain pour la seconde journée, à l’UQAM cette fois-ci !